Andréanne Marquis : à fond la Womance

Parmi les anciennes naïades d’Occupation double, deux ont vraiment réussi leur transition médiatique avec grâce et aplomb : Maripier Morin, qui jongle avec ses statuts de hockey wife et de it girl (pardon, Molière !) s’aventurant maintenant dans le cinéma au bras de Denys Arcand, et Andréanne Marquis, qui est devenue l’une des porte-parole de l’aile jeunesse de l’entrepreneuriat québécois avec sa boutique en ligne Womance.

Qu’ont en commun les deux beautés, à part deux pas d’avance sur les modes, une spontanéité qui attire les micros et des traits si parfaits qu’on les dirait dessinés au fusain ? Elles ont bu de l’eau du lavabo de Rivière-du-Loup depuis leur tendre enfance — plus précisément de L’Isle-Verte, dans le cas d’Andréanne (avant que quelqu’un avale sa gorgée de travers…) — et elles ont brûlé leurs premières paies dans les magasins du boulevard Thériault, sur les heures de lunch.

Cette semaine, la blonde des deux ambassadrices du Rivière-du-Loup cool revient dans sa ville et dans le centre d’achats de ses premières razzias.

Jusqu’à dimanche, sa boutique éphémère Womance prend la place que le Bullarium a mouillée tout l’été. À l’image des bulles de savon, Andréanne Marquis s’élève légère dans les airs, poussée par le souffle d’une clientèle qui n’a plus le temps d’aller lécher des vitrines, mais qui lui fait assez confiance pour lui commander sans l’essayer un top qui sera livré à sa porte.

Si elle a décidé de sortir du web et d’entreprendre une tournée régionale des mails de la compagnie Cominar, c’est qu’elle avait envie d’aller rencontrer ces acheteuses dont elle ne connaît habituellement que le code postal et la taille. Son statut d’itinérante n’a pas l’heur de plaire à tous les commerçants qui ont des baux à long terme. Mais pour les vendues, cette charmante insolence s’inscrit parfaitement dans l’esprit libre de Womance.

Au moment de notre passage dans son squat rempli de robes-salopettes et de pulls extra-larges, la femme d’affaires format mini était affairée à conseiller sa grand-mère, venue lui rendre visite. Son père devait la rejoindre pour le dîner.

Ce retour dans sa ville natale pour une saucette revêt une valeur particulière pour l’entrepreneure aux yeux de biche. Quand elle fréquentait l’école Saint-Pierre, elle était loin de se projeter en train de vendre du linge quand elle serait grande. « J’ai toujours aimé les petits kits, mais je n’ai jamais été folle des tendances. Je n’avais jamais non plus travaillé dans une boutique. Je tiens seulement de ma grand-mère une irrépressible envie de m’acheter des bijoux. Je savais aussi que je voulais avoir mon propre projet un jour », se remémore celle qui a étudié en administration et en politique avant de se décider à suivre les pas de ses parents, tous deux entrepreneurs.

« Le 6 juillet 2015, quand j’ai lancé ma compagnie, l’entrepreneuriat chez les femmes n’était pas encore à la mode. C’était moins encouragé à l’époque. Je suis arrivée dans la bonne fenêtre, estime celle qui a d’ailleurs pris la parole devant 250 Louperivoises, mercredi, à l’invitation du Réseau des femmes professionnelles.

« Je ne ferai peut-être pas ça toute ma vie. Dans la quarantaine, je n’aurai peut-être plus envie de vivre avec la pression des affaires, mais pour l’instant, je m’amuse. Développer des idées, c’est ce que je préfère dans tout ça. »

 

Revenir ici, alors que le magazine Les affaires lui propose une colonne, qu’elle s’apprête à céder 20 % des parts dans son entreprise pour suivre sa croissance fulgurante et que Place de la Cité lui offre un local pour tout le temps des Fêtes, lui fait l’effet du velours sur la peau. Et représente surtout un joli pied de nez aux langues sales qui espéraient sa chute après sa victoire à la téléréalité. « Quand tu participes à une téléréalité, après, on dirait que tu n’es plus éligible à être intelligente! » raille-t-elle.

Cinq ans et une séparation après OD, Andréanne Marquis habille maintenant les candidates à l’amour de l’édition balinaise que V relaie cet automne. Elle s’apprête d’ailleurs à s’envoler pour le paradis pour aller rejoindre l’équipe. « Quand la production m’a approchée, je trouvais ça gentil, mais je ne voyais pas comment je pouvais les aider. Traditionnellement, ce sont de grosses chaînes qui habillent les candidats. Je ne pouvais pas leur offrir le même stock ni le même look, avec les mêmes robes de soirée serrées. Ils avaient justement envie d’une approche plus boho-chic pour aller avec la vibe de Bali. Pour moi, c’est un beau clin d’œil à une expérience de ma vie que je ne renie pas. »

À 27 ans, Andréanne Marquis saute aussi sur toutes les occasions d’aller raconter son histoire à des jeunes. Elle insiste beaucoup sur l’importance de miser sur leur contenu plus que sur leur contenant, à une époque où il se prend autant d’égoportraits qu’il se boit de verres de lait dans le monde. « Si Instagram avait existé pendant mon adolescence, je crois que je n’aurais pas survécu. La vie, ce n’est pas juste de se regarder dans le miroir, mais c’est tout ce qui ne se voit pas dans le miroir, surtout. Un jour, je ne serai plus cute. Les gens ne voudront plus me voir poser avec mes vêtements. Mais j’aurai encore des idées à développer. »

On a profité de sa semaine de camping en avant du Farfadet pour lui demander de résumer sa vie en quelques morceaux de linge significatifs.

  1. Une paire de leggings Lolë

« Chaque fois que je me déplace pour l’ouverture d’une boutique éphémère, je porte les mêmes leggings noirs, avec un t-shirt Womance. Tout le temps. Ça doit être un genre de superstition. »

  1. Un ensemble Ivy Park

« J’ai un habit de jogging deux pièces de la marque de Beyoncé. Chaque fois que je le porte, j’ai une émotion. »

  1. Une robe verte d’Occupation double

« Je suis incapable de me départir de la robe que je portais sur le tapis rouge d’OD. Même si elle est petite de même et que je ne rentre plus dedans. Pour moi, cette expérience reste dans mes bons souvenirs. »

  1. Une veste en jeans

« Je porte la même veste de jeans depuis sept ans. Elle est parfaite. Elle est jaunie en dessous des bras, mais ce n’est pas grave, je la mets quand même. »

  1. Toutes mes chaussures

« J’ai toujours été folle des chaussures. Ironiquement, je déteste les pieds. Mais j’adore chausser les miens. Je m’achète tout le temps des chaussures et des bijoux. Tout le temps. »

Pour partager cet article:

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *