Aujourd’hui, j’ai mal aux cuisses.
Hier, pourtant, quand je suis sortie sous la pluie verglaçante après un étourdissant souper familial, je pensais aller m’affaler sur un tapis de mousse, m’étirer en douce, m’offrir une parenthèse zen dans une semaine ponctuée d’interrogations. Tout ce que je savais du PiYo était que cette nouvelle forme d’entraînement fusionne le pilates et le yoga. Je m’en allais donc faire le pigeon et le chien tête en bas en m’écoutant respirer, pour oublier ma journée.
Erreur de débutante.
Je m’étais mal informée.
Aujourd’hui, j’ai mal aux cuisses. Et aux épaules. Et aux abdos. Un petit peu.
Oui, comme son nom le dit, le PiYo reprend les bases du pilates et du yoga. Mais en version accélérée. Et avec la musique de Britney Spears et d’Ed Sheeran dans le prélart.
Le PiYo, c’est comme boire un thé rooibos avec une shot de Red Bull.
Judith Goulet, enseignante au primaire de jour et marâtre en lycra de soir, offre ce nouveau cours, développé par la franchise Beachbody, toutes les semaines depuis l’automne, à Rivière-du-Loup et à Saint-Alexandre.
Une vingtaine de femmes de tous âges se retrouvent nu-pieds dans la salle de spectacles de l’École de musique Alain-Caron les mardis soir pour souffrir en rangées, devant le sourire permanent de l’increvable Judith, qui fait des squats aussi facilement qu’elle épluche des patates.
Pour participer, on n’a besoin que d’un tapis et d’une gourde d’eau. Oh, j’aurais dû me douter de quelque chose quand l’instructrice m’a dit de traîner une bouteille…
La séance d’une heure s’ouvre avec un court échauffement. Une fois le moteur en marche, on enchaîne les blocs, qui durent le temps d’une chanson, en ciblant une zone musculaire à la fois. Comme dans plusieurs cours de groupe, les blocs changent d’une semaine à l’autre, mais les plus techniques reviennent. Même si c’était mon baptême, je n’ai pas eu trop de mal à suivre la cadence et à adopter les enchaînements. Les filles derrière moi ont peut-être une opinion différente, mais bon…
Ayant pratiqué le pilates régulièrement pendant quelques années, j’ai reconnu plusieurs de ses mouvements fondamentaux, comme la planche, le pont et l’enroulement. Jamais, toutefois, je ne les avais réalisés avec le doigt sur le bouton « avance rapide » de la télécommande. On n’a pas le temps ici de se concentrer sur le rythme de sa respiration, ni sur la fluidité de son exécution. On mise plutôt sur la rapidité des enchaînements et sur leur répétition pour définir notre silhouette. J’ai dû prendre une pause pendant la séquence de flexions sur jambes tellement je tremblais. (Prendre des photos était mon excuse. Prévoyez vous en apporter une bonne avec votre tapis et votre gourde.)
Les bras et les abdominaux en prennent aussi pour leur rhume. Les pompes en escaliers et les redressements croisés sont servis en généreuse quantité.
Et pis, le PiYo ? J’ai eu mal, j’ai eu chaud… et je brûle d’envie d’y retourner.
J’ai aimé l’intensité des séquences et leur apport cardio, sans chocs sur les articulations. J’ai vraiment senti le travail à l’intérieur de mes muscles, même sans recours aux haltères et autres populaires bidules pesants.
Bien que l’actuelle session soit commencée depuis le début de l’année, des places sont toujours disponibles pour le cours donné dans le complexe municipal de Saint-Alexandre. À Rivière-du-Loup, pour monter dans le train, il faudra attendre la prochaine ronde, en avril. Une session de dix cours coûte 100 $. En tout temps, les curieuses peuvent demander un essai gratuit en contactant Judith Goulet par Facebook ou par courriel.