L’expérience du mois: les paniers Goodfood

Anne-Marie Withenshaw a déjà tenté de vous convaincre avec son large sourire que vous deviez changer votre façon de cuisiner ? Moi, plusieurs fois. La pub, dans laquelle elle gémit en croquant un haricot vert, passe tellement souvent à la télé que si vous n’avez jamais entendu parler de Marché Goodfood et de ses boîtes prêtes à cuisiner, vous vivez dans un monde où le Cheez Whiz est encore bon pour la santé.

Personnellement, je pensais que c’était une lubie de gastronomes urbains. Je ne pensais pas que des colis remplis de hauts de cuisse de poulet et d’épinards pouvaient vraiment être expédiés au bout d’un rang à Saint-Antonin à temps pour qu’ils soient toujours propres à la consommation et sans que ça coûte les yeux de la tête.

Je ne croyais même pas ma sœur quand elle m’a dit qu’un monsieur de Purolator venait lui porter chaque semaine son panier à Saint-Louis-du-Ha!-Ha! Avec un petit pot de beurre, un coup parti ! C’était vrai. Tellement vrai qu’elle est maintenant gaga de Goodfood et pourrait sûrement fermer les yeux de bonheur en mangeant un légume dans l’une des pubs de la compagnie montréalaise cotée en bourse.

C’est grâce à elle que j’ai pu essayer gratuitement l’expérience de ces boîtes-à-manger, qui forcent une petite révolution dans le monde de l’alimentation.

Les ingrédients de mes deux plats, sélectionnés sur le site internet parmi la sélection hebdomadaire de six mets différents, m’ont été livrés à la journée que j’avais déterminée. J’étais à la maison pour ouvrir au livreur, mais sinon la boîte peut être déposée dans votre garage en votre absence, selon vos indications. Les aliments étant bien emmitouflés dans des ice pack, les dangers qu’ils flétrissent ou capitulent devant la E. coli avant que vous reveniez du bureau sont presque nulles.

Dans la boîte capitonnée, on trouve les fiches-recettes et les sacs contenant tous les ingrédients préportionnés et bien identifiés.

Il ne reste plus qu’à construire son repas comme on monte une étagère IKEA. (Sans les sacres et coups de marteau sur les doigts.)

Tous les ingrédients arrivent en quantité exacte, divisés dans des sacs à glissière et des contenants en plastique. La plupart des emballages vont dans le bac de récupération, heureusement.

Détrompez-vous si vous croyez que l’appétissant ragoût de lentilles au curry arrive tout fait, comme si vous l’aviez ramassé au comptoir-lunch. Il faut y mettre un peu d’effort… et de sel et d’huile. Pour les mini-pains de viande, j’ai dû couper mes tomates en dés, hacher mes épinards et le persil, et effectuer la mise en place et la cuisson. Aucune tâche qui demande de lâcher un appel d’urgence à sa mère. En une demi-heure, les pains de viande sortaient du four et la salade de quinoa en accompagnement l’attendait sagement sur le réchaud.

Le poulet tandoori, jumelé à une rafraîchissante salade de concombres et des pains naans, était aussi facile à réaliser… et à engouffrer.

Constat numéro 1 : c’était savoureux. Les enfants ont tout mangé, sans réclamer de ketchup.

Constat numéro 2 : c’était généreux. En déballant les petits sacs à glissière, je craignais que ce repas pour quatre n’ait été pensé que pour des estomacs d’oiseaux et non pour sustenter les gros mangeurs, comme l’homme de la maison, habitué d’attaquer des montagnes avec sa fourchette. J’avais mal vu. Il y a même eu des restes.

Constat numéro 3 : ça fait changement. Plusieurs des recettes du menu intègrent des ingrédients inusités, que Ricardo ne met pas souvent de l’avant. On se met donc des goûts nouveaux dans la bouche. Et même des mots nouveaux (répétez après moi : épices à kofta). Il faut donc avoir les papilles bien ouvertes à la différence. Si votre conjoint ne jure que par le mariage du steak haché et des patates, sa langue risque de fourcher.

Ce type de service culinaire est idéal pour les personnes seules qui travaillent beaucoup et manquent de temps ou d’énergie pour ouvrir chaque soir le livre de Marilou. Savoir qu’une boîte d’aliments frais, à deux coups de fouet de se transformer en repas mémorable, les retient de se rabattre sur la poutine du casse-croûte en rentrant du boulot.

Je pense aussi à mon amie qui n’a jamais aimé brasser des sauces et pour qui planifier les soupers familiaux n’a rien de reposant. Elle diminuerait grandement son stress en cuisine en se laissant prendre en main par ce genre de service.

En revanche, pour ceux qui aiment enfiler le tablier et prendre le temps de se perdre dans les livres et les sites à la recherche d’un nouveau risotto à essayer, cette méthode apparaît presque trop facile. Comme la peinture à numéros pour un artiste. Ça manque de défis. On ne tire pas autant de fierté quand on dépose le plat sur la table que si on l’a fabriqué de A(il) à Z(este).

Il faut aussi avoir les moyens financiers. Nos deux repas pour quatre nous auraient coûté 78 $. Et il faut quand même passer à l’épicerie pour les autres repas… En plus, il y a tellement de comptoirs santé à proximité, qui offrent des plats pour emporter. Pourquoi ne pas encourager ces commerces locaux?

Tout considéré, ces paniers représentent un bon dépanneur, en période de surcharge de travail, de maladie… ou au retour des Fêtes, quand notre cuistot intérieur est brûlé.

(Psst… Il y a une promo en cours sur le site web de Marché Goodfood pour les nouveaux clients.)

 

 

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