Non, ce n’est pas facile de lacer ses espadrilles quand la grisaille d’octobre nous tombe dessus comme un camion de briques, nous laissant aussi flasques que des plants de tomates au lendemain du premier gel au sol.

Oui, les soirées d’automne semblent avoir été inventées exprès pour nous faire céder à la tentation du diable Netflix, plutôt que pour nous envoyer taper du pied, avec la goutte au nez et les lobes d’oreille gelés.

Les excuses sont nombreuses, passé l’Action de grâce, pour emmagasiner des graisses.

Pourtant, la liste des raisons d’user ses semelles est aussi longue. 1. Pour l’air frais qui chatouille les aisselles. 2. Pour l’œuvre de la nature pyromane sur le feuillage. 3. Pour la tranquillité des boulevards, après les heures de bureau. 4. Pour la combustion de la raclette du dimanche soir. 5. Pour la fière allure que donne ce manteau technique rouge grenade…

Pour se donner une dernière poussée avant que la neige recouvre nos bonnes intentions et pour trouver une motivation supplémentaire de prendre le départ de la Course du portageur (le 29 octobre prochain), Ma Lafontaine a dressé le palmarès des 5 plus beaux endroits pour courir à Rivière-du-Loup et dans les environs. La sélection a été faite grâce à la collaboration de quatre coureurs enthousiastes, aux profils variés.

Et tant mieux si cette compilation de gravier et d’asphalte vous convainc de sortir votre tuque et de renouveler votre entraînement.

Allez, hop ! Vous vous reposerez en janvier !

 

Notre comité d’experts

 

Danielle Amyot

Propriétaire de restaurants

Court depuis 25 ans, environ 5 fois par semaine

Dans les jambes : 32 marathons, des triathlons et un Ironman

 

Richard Roy

Physiothérapeute spécialisé en course à pied et entraîneur de course

Court depuis six ans, entre 3 et 7 fois par semaine, de 7 à 12 km

Dans les jambes : un 1^er marathon en septembre

 

Valérie Gauthier

Gestionnaire en loisirs

Court depuis 1 an et demi, 4 fois par semaine, entre 7 et 15 km

Dans les jambes : un premier demi-marathon en septembre

 

Dave Roy

Kinésiologue

Court depuis 7 ans, 5 fois par semaine

Dans les jambes : le plaisir de courir sans chronomètre ni GPS

 

Notre palmarès de course à pied

 

1. Le parc de la Pointe

Le classique des classiques. Même les coureurs de l’extérieur viennent nous voler un bol d’air salin et défier leurs amis lors du désormais traditionnel Tour de la Pointe. On aime la longueur de sa boucle (cinq kilomètres et des poussières), la présence réconfortante de la Tête d’Indien, l’agitation des week-ends et la sainte paix de la semaine… et, cela va de soi, le décor spectaculaire!

« Avec ce magnifique panorama que nous offre le Saint-Laurent, ainsi que le va-et-vient du traversier, c’est un incontournable. » (Danielle Amyot)

« Le fleuve et l’air frais nous font presque oublier que ce parcours n’est pas aussi plat qu’il n’y paraît. Il cache beaucoup de faux plats. J’aime aussi cet endroit pour la diversité de sa clientèle. Je m’y rends par le sentier près du Château de Noël. » (Valérie Gauthier)

2. La route du Fleuve

Avec Saint-Laurent comme chaperon, on ralentit le pas pour zieuter les chalets d’inspiration Nouvelle-Angleterre, tout en réfléchissant à l’argent qu’il faudrait mettre de côté pour en acheter un, au moment de sa retraite. Il n’est pas rare de croiser des piétons en robe de chambre qui sortent d’un massage à l’Auberge. Cette route de Notre-Dame-du-Portage a plusieurs atouts pour une course zen, à l’abri du tumulte.

« C’est un parcours très apaisant. L’été, une baignade de récupération dans la piscine à l’eau salée offre une belle récompense en fin de course. » (Danielle Amyot)

« Le point de vue sur le fleuve et sur les îles Pèlerins vaut le détour. Ce parcours s’avère plutôt plat et assez venteux. Pour moi, c’est un avantage. J’adore courir avec une brise rafraîchissante. » (Valérie Gauthier)

« Cette route est très belle. Juste un peu plus loin, la route 132 jusqu’à Kamouraska est aussi parfaite pour de longues sorties, avec ses accotements, ses jolis paysages et le vent à profusion. » (Richard Roy)

Le parc des Chutes

Quand midi sonne, on enfile ses leggings et, peu importe où l’on se trouve dans la ville, on peut s’engouffrer rapidement dans cette forêt urbaine, qui abrite des sentiers de différents niveaux et de différentes surfaces. On n’a presque pas le choix de faire tomber ses écouteurs pour profiter du silence total ou du grondement des chutes. Notre petit parc du Mont-Royal à nous.

« Il s’agit de notre plus beau site, à mon avis. Le sentier rouge permet d’effectuer un circuit de 3 km varié, que l’on peut répéter autant de fois que l’on désire. » (Danielle Amyot)

« Un classique, en pleine ville, pour les gens pressés. » (Richard Roy)

 

4. La piste cyclable du Petit-Témis

Les cyclistes n’ont pas le monopole des pistes cyclables. Par chance. Sillonner un bout du parc linéaire du Petit-Témis est aussi agréable sur deux talons que sur deux roues. L’ambiance change au gré du parcours, des vastes tourbières aux ruisseaux rieurs. La plupart du temps, on peut chanter fort. Les écureuils n’ont qu’à se boucher les oreilles.

« Ce sentier permet de s’évader, dans la plus grande tranquillité. Avec ses lacs, ses chutes et les couleurs d’automne, le plus beau segment se trouve à mon avis près de Saint-Modeste. » (Dave Roy)

« Comme j’habite à Saint-Ludger, je rejoins la piste près de l’entrée de l’autoroute 85 et je reviens de Saint-Antonin par la route de la Plaine. L’alternance entre le gravier et l’asphalte change la dynamique et est bénéfique pour les jambes. » (Valérie Gauthier)

« La piste est pratiquement située dans ma cour arrière. C’est donc parfait pour partir avec les enfants dans la poussette, avec ma copine en vélo à côté, sans avoir besoin de prendre l’auto. Les couleurs sont belles. Attention, toutefois, si l’on s’aventure plus loin que le chemin de la Station à Saint-Modeste : à ce temps-ci de l’année, il peut y avoir des chasseurs. » (Richard Roy)

5. Les rues de la ville

Pas besoin d’aller bien loin pour que nos talons trouvent leur compte. Plusieurs quartiers de la ville se laissent redécouvrir à petites foulées sur des semelles rembourrées.

« J’adore le quartier Saint-François avec ses maisons ancestrales, notamment la rue Saint-Cyrille. Lors de la descente par le boulevard Thériault, nous avons une vue magnifique sur la ville, le fleuve et les montagnes de Charlevoix en arrière-plan. »  (Danielle Amyot)

« J’aime les bruits ambiants l’effervescence, le trafic du centre-ville. De mon travail, je cours le midi toute la rue Fraser, jusqu’à l’Hôtel Universel. Le dénivelé est presque nul et les trottoirs sont larges. Je reviens ensuite par le boulevard de l’Hôtel-de-Ville. Il y a plusieurs feux de circulation, mais il y a de l’action ! J’aime aussi courir tôt le matin, avant que la ville se réveille. C’est une tout autre ambiance. » (Valérie Gauthier)

« La tranquillité du centre-ville à l’aurore, quand le soleil commence à peine à se lever, me transporte ailleurs. Je ne pourrais changer ma routine de partir au petit matin, sans musique, sans bruit, et de croiser d’autres coureurs comme moi, à qui je peux lancer un sourire. Les couleurs qui se reflètent sur le fleuve sont magnifiques. Je vis le moment, simplement ! » (Dave Roy)

D’autres suggestions :

« Pour une boucle sécuritaire de 1 km près de tous les services, le parc du Campus-et-de-la-Cité est tout désigné, surtout pour les travailleurs pressés. » (Danielle Amyot)

« Le bois derrière le boulevard Thériault, avec ses bouts plats qui alternent avec quelques belles grandes côtes, est à découvrir, tout comme le marais de Gros-Cacouna, qui est beaucoup plus technique mais de toute beauté. » (Richard Roy)