Rivière-du-Loup est yoga (ou pas?)

Le festival Wanderlust attire des milliers de contorsionnistes chaque année au pied du mont Tremblant. À Montréal, on a arrêté de compter les rassemblements qui commencent par une salutation au soleil. Québec tient aussi son salon de la zénitude. Même Lac-Mégantic s’est dotée d’une célébration du legging coloré.

Les Louperivoises n’étant pas plus folles — ni moins souples — que les autres, elles dérouleront leurs tapis au premier Week-end yoga et entraînement dans le décor Pinterest de L’Auberge de la Pointe. (Oh, les belles photos qui se prendront en position Hunamanasana sur la terrasse et sous la pergola !)

Andrée-Anne Saint-Pierre, physiothérapeute, kinésiologue et prof de cours de groupe, a eu l’idée il y a un an d’organiser cette réunion. Pas parce qu’elle sentait le coup d’argent. C’est bien mal connaître la pétillante yogi. Plutôt parce qu’elle avait envie de proposer une retraite dans le plaisir à toutes celles qui cherchent et trouvent leur équilibre nu-pieds sur une carpette en mousse.

Un moment pour décompresser entre amies. Avec un pied derrière la tête et du kombucha plein la gourde, si bon leur semble!

Si on dénombre facilement les joggeurs, qui zigzaguent nombreux sur la Lafontaine avec la veine frontale au bord de l’éclatement, on recense moins aisément les gagas du yoga, qui répètent leur lotus dans leur garage chauffé ou dans des salles feutrées à rideaux fermés. (Exception faite de l’ambassadrice locale Catherine Roy, dont les postures suscitent l’admiration de plus de 4000 personnes sur Instagram !)

Ce premier événement représente donc un test pour faire sortir toutes celles qui s’entraînent en cachette avec un instructeur virtuel. Un gros test, avec quinze professeurs, une vingtaine d’ateliers de différents niveaux, un menu santé exclusif, une galerie d’exposants, un spectacle de Dumas… Déjà, une partie de l’examen est réussi : quelques cours affichent complet. Si le soleil se pointe à la Pointe, les activités déborderont même sur la plage, voire sur le fleuve, avec des cours donnés sur des planches à pagaie.

Questions à une organisatrice groundée, qui ne fait pas les choses à moitié.

La mode du yoga a déferlé dans toutes les grandes villes. Est-elle bien arrivée à petits pas feutrés à Rivière-du-Loup ?

Je crois que oui. Beaucoup de gens d’ici pratiquent un yoga doux depuis longtemps, mais ces dernières années, la demande pour un yoga plus intense a sans cesse augmenté. Le monde va tellement vite que les gens cherchent des moyens de ralentir la cadence, de trouver leur équilibre et de mieux comprendre leur corps et leur tête. Il reste que la communauté est difficile à quantifier. Dans mes cours, les mêmes visages reviennent, mais il y en a aussi toujours de nouveaux.

Y a-t-il des conditions, comme réussir une chandelle bien droite, pour pouvoir acheter son laissez-passer ?

Pas du tout. Bien sûr, il y a des ateliers qui sont pensés pour des gens avec une connaissance du yoga et une certaine forme physique. Mais il y a des cours plus mollo. Dans chaque atelier, la personne peut choisir d’y aller à fond ou de rester en retrait. Chacun vient chercher ce dont il a besoin. Repousser ses limites mentales et physiques nous fait toujours avancer.

A-t-on besoin de mettre autre chose dans son sac de sport qu’un kit en tissu extensible ?

Une bouteille d’eau, un tapis et des vêtements de rechange, plus chauds, parce que certains ateliers se tiendront dehors, sur le bord du fleuve.

Est-ce que les messieurs sont les bienvenus ?

Oui, mais on ne s’attend pas à ce qu’ils soient très nombreux. Dans les cours, ils forment généralement moins de 10 % de la clientèle. Pourtant, les gars auraient avantage à essayer le yoga. Ceux qui osent sont surpris de l’effet ressenti. Les messieurs sont davantage interpellés pour les activités où il y a une notion de jeu.

Dumas donnera un spectacle en soirée samedi. Sa prestation sera-t-elle spéciale, avec un thé au jasmin et des mantras comme refrains ?

Non, Dumas donnera la dernière représentation de sa tournée en trio. Nous sommes très chanceux de le recevoir. C’est un cadeau que je voulais offrir aux participantes, mais le spectacle est ouvert à tout le monde.

Son spectacle sera précédé d’un coquetel dînatoire. Est-ce que le yoga est compatible avec le party ?

Ça dépend pour qui. Pour les puristes, non. Pour d’autres, ce n’est pas un problème. Nous avons programmé le spectacle assez tôt (19 h), sachant que plusieurs seront sûrement fatiguées de leur journée. Pour ma part, je ne suis pas contre !

Week-end yoga et entraînement

De vendredi à dimanche

À L’Auberge de la Pointe

Programmation complète et achat de billets

 

Le Week-end yoga et entraînement déroulera notamment ses tapis sur la terrasse et sous la pergola de L’Auberge de la Pointe. (Photo fournie)

Petit lexique yogique pour les nuls

Pour certaines, choisir un atelier dans la programmation du Week-end yoga et entraînement peut être aussi risqué qu’essayer de commander un plat de poulet dans un menu en mandarin. Ça peut réserver des surprises… Voici quelques expressions d’initiés traduites par Andrée-Anne Saint-Pierre.

Yin yoga

« Un yoga doux, lent, apaisant. »

Buti yoga

« Un mélange de yoga et de danse africaine. Ça peut faire penser un peu à la Zumba. On réalise les postures à travers des mouvements de danse. C’est plus axé sur le plaisir et le lâcher-prise que sur la qualité de l’exécution. »

Air yogalates

« Un mélange de yoga et de Pilates aérien. On réalise les postures en suspension dans un hamac. C’est une nouvelle façon, plus enveloppante, de travailler les méridiens, les stabilisateurs. Il y a un côté ludique à être dans les airs. On retrouve notre cœur d’enfant. »

Yoga vinyasa

« Un yoga doux, en mouvement. On reprend un enchaînement que l’on répète et modifie. C’est un peu comme le yin yoga décortiqué. »

Yoga nidra

« On se trouve dans l’imaginaire, dans l’émotif. Dans ce style plus méditatif, on prend le temps de s’arrêter, de penser à sa respiration. On voyage de l’intérieur, tout en travaillant doucement le dos. »

Acroyoga

« Ce yoga acrobatique se pratique en équipe de trois. On travaille en équipe pour réussir des figures, des portées. C’est un peu comme un enfant qui s’amuse à faire l’avion avec ses parents. On doit établir une grande confiance et une connexion avec ses partenaires. On doit avoir une bonne condition physique de base pour s’y frotter. La professeure est une ancienne patineuse artistique, pour vous donner une idée. »

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